Dans le cadre des activités de la 3ème édition d’octobre rose sous le thème « l’allaitement maternel exclusif et cancer », le président de la Ligue Tchadienne contre le Cancer, Dr. Manikassé Palouma et la coordinatrice du programme du Cancer Dr. Fatima Ahmat Abdramane Haggar ont échangé, ce samedi 10 octobre 2020, à la Maison des Médias du Tchad, avec la presse.
D’entrée du jeu, le président de la Ligue Tchadienne contre le Cancer, Dr. Manikassé Palouma déclare qu’il existe plusieurs facteurs de risque qui causent le cancer du sein à savoir (l’obésité, tabagisme, la sédentarité, les troubles hormonaux, l’exposition à l’amiante, l’alcoolisme chronique et 10% de prédisposition génétique. Pour prévenir le cancer du sein et assurer la protection et la bonne croissance de l’enfant, il conseille l’allaitement maternel pendant au moins un an, avec l’adjonction du complément alimentaire à partir de 6 mois. Selon lui, l’allaitement maternel exclusif les organes reproductifs féminins en repos, ce qui diminue le temps d’exposition aux aléas hormonaux et réduit le risque de cancer de sein.
« L’autopalpation du sein à la recherche d’une masse doit être un réflexe quotidien est un geste qui permet du dépistage précoce et dont une meilleure prise en charge. Une mammographie tous les 2 ans pour une femme ayant l’âge de 40 ans est un bon indicateur de dépistage précoce du cancer du sein », recommande, Dr. Manikassé Palouma et en cas d’une masse au sein il demande aux femmes d’aller consultez un gynécologue qui étayera le diagnostic et la conduite à tenir.
Le président de la Ligue Tchadienne contre le Cancer déplore la problématique d’absence du plateau technique au pays qui rend la prise en charge laborieuse pour ne pas dit-il illusoire des malades de cancer. Dr. Manikassé Palouma rappelle que faute d’un plateau adéquat son organisation s’est engagée dans la sensibilisation de jeunes filles et femmes et en 2018 son organisation avait organisé des séances de dépistage de cancer du sein et celui du col de l’utérus sur 1670 femmes dépistées dont 457 cas suspects soit 166 du sein ainsi que 291 du col utérus.
Pour la coordinatrice du programme du Cancer Dr. Fatima Ahmat Abdramane Haggar la prise en charge des malades du cancer est multidisciplinaires et prendra en compte plusieurs des médecins et infirmiers spécialisés dans le domaine du cancer. Elle informe qu’un centre de prise en charge du cancer est en construction pour une durée de 4 ans qui englobe à son sein une radiologie, une unité thérapeutique et une pharmacie spécifique pour le cancer. Dr. Fatima Ahmat Abdramane Haggar déplore que les femmes malades arrivent dans les structures sanitaires avec un cancer d’un stade avancé et la prise en charge des malades reste à nos jours, l’évacuation sanitaire vers l’étranger.