Après un séminaire pour mettre fin aux chevauchements des années universitaires, le nouveau gouvernement veut impulser de nouvelles réformes pour avoir une école conforme aux valeurs sénégalaises.
Les nouveaux dirigeants sénégalais veulent repositionner l’école dans les valeurs et ambitions de la société sénégalaise. C’est l’un des points clés du Projet de transformation systémique du pays, le programme de gouvernance mis en œuvre depuis deux mois par le président Bassirou Diomaye Faye. En conseil des ministres mercredi, il a rappelé que la réussite de cette politique passe « par le renouveau et le repositionnement stratégique » de l’éducation nationale dans les réalités sénégalaises.
Pour ce faire, le chef de l’Etat a demandé au gouvernement « l’évaluation du système éducatif dont les programmes sont en inadéquation avec les réalités nationales, les enjeux du numérique et les besoins de l’économie nationale ».
Cet impératif doit prendre en compte le phénomène de la déperdition scolaire, le manque d’infrastructures et le déficit d’enseignants face à des effectifs d’élèves sans cesse croissants, a-t-il indiqué avant d’appeler au « renforcement du rôle et de la place » des instituts de formation d’enseignants, du préscolaire à l’université, en vue de l’amélioration continue de la qualité des enseignements.
Dans la même lancée, le président Faye a demandé au Premier ministre Ousmane Sonko d’accorder une attention particulière au développement systémique du numérique à l’école avec l’impératif d’accentuer la digitalisation intégrale du système éducatif. Ce dernier devra s’atteler à la « planification sur les cinq prochaines années » des recrutements d’enseignants dans toutes les matières face aux besoins exprimés et aux postes budgétaires arbitrés.
La même diligence sera accordée pour l’éradication des « abris provisoires », ces salles de classe construites en paille et ne répondant pas aux normes, ainsi que pour la mise en œuvre avec les ministres concernés (Education nationale, Formation professionnelle, Urbanisme et Collectivités territoriales, Finances et Budget) d’un programme concerté de réalisation d’infrastructures scolaires adaptées et d’amélioration de l’environnement pédagogique dans toutes les académies du pays.
Ces dernières années, les syndicats d’enseignants ont multiplié les mouvements de grève pour pousser l’Etat à respecter ses engagements qui touchent en premier lieu leur système de rémunération. Dans ce cadre, le nouveau gouvernement se dit prêt à « engager une réflexion sur le financement durable et soutenable du système éducatif » avec l’implication des ministres concernés et de toute la communauté éducative. En retour, les dirigeants souhaitent un calendrier scolaire et universitaire beaucoup plus maîtrisé par les acteurs.
La semaine dernière, le ministère de l’Enseignement supérieur a organisé un séminaire de trois jours pour réfléchir sur les voies et moyens qui pourraient mettre fin aux chevauchements des années universitaires au Sénégal. Un plan de rattrapage sur deux années et le recrutement de 1500 enseignants-chercheurs et personnels administratifs ont été proposés par les participants pour retrouver une stabilisation de l’année universitaire et un meilleur encadrement des étudiants.
Apanews