En cette période des vacances, des élèves se transforment, depuis quelques jours, en vendeurs d’eau fraîche en sachet à 50 francs CFA, dans les stations d’arrêt des bus commerciaux à N’Djaména.
Portant des seaux sur la tête, ces jeunes slaloment entre les véhicules pour vendre leur marchandise. Certains n’hésitent pas à monter dans les bus pour proposer leurs produits.
Ces vendeurs sont généralement des élèves en vacances scolaires. Cette activité, autrefois occasionnelle, est devenue une véritable occupation saisonnière dans les marchés et les arrêts de bus de la capitale tchadienne.
Ils se faufilent entre les véhicules, souvent au péril de leur sécurité, exposés à la chaleur, à la déshydratation, au harcèlement et à une longue exposition au soleil.
Nekarmbaye Lydie, 13 ans, élève en classe de 5ème, vend de l’eau en sachet aux arrêts de minibus commerciaux d’Habbena. Elle explique que cette activité lui permet de payer ses fournitures scolaires. « Je me débrouille pour ne pas rester à la maison pendant les vacances. J’achète une palette de 20 sachets d’eau à 500 francs CFA et une demi-barre de glace à 250 francs. Après la vente, je réalise 500 francs de bénéfice », dit-elle.
Pour Odilon Baba, élève en classe de 3ème, cette activité me permet non seulement de subvenir à mes besoins scolaires, mais aussi de soutenir ma famille.
L’enseignant Ali Al-Allimi souligne que « Même si aucune loi n’interdit formellement cette activité, elle soulève des questions de protection de l’enfance, de sécurité urbaine et de santé ». Il conclut que cette situation illustre bien la réalité des tchadiens, celle d’une jeunesse tiraillée entre l’école et les dures réalités économiques des familles.
