Les travaux du premier Forum national sur l’assainissement se sont ouverts ce mardi 2 septembre 2025, à l’hôtel Radisson Blu de N’Djaména.
Placée sous le thème « Enjeux, défis et perspectives de l’assainissement au Tchad », cette rencontre vise à accélérer les progrès vers les engagements nationaux, en identifiant des solutions adaptées aux réalités locales et en renforçant la coordination entre les différents acteurs.
Le ministre de l’Eau et de l’Énergie, M. Passalé Kanabé Marcelin, a déclaré que ce forum constitue un rendez-vous historique pour une mobilisation collective en faveur de la transformation de l’environnement sanitaire du pays. « L’assainissement n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental. Malgré les efforts de l’État et de ses partenaires, le taux d’accès à l’assainissement reste faible, autour de 20 %. Le gouvernement entend inverser cette tendance », a-t-il insisté.
Il a précisé que près de la moitié des Tchadiens n’ont pas accès à des installations sanitaires adéquates. L’objectif est d’atteindre 60 % de couverture d’ici 2030, d’éradiquer la défécation à l’air libre et de fournir des infrastructures sanitaires à 11 millions de citoyens supplémentaires.
Le représentant de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Tchad, Dr Claude N’Kodiadu, a souligné que ce forum constitue, pour la première fois, un espace de concertation de haut niveau exclusivement consacré à l’assainissement. Il a révélé que 82 % de la population tchadienne ne disposent pas d’installations sanitaires adéquates, et que les pertes économiques liées à l’insalubrité s’élèvent à 79 milliards de FCFA par an, soit un montant supérieur aux investissements réalisés dans ce secteur.
Dr Claude N’Kodiadu a plaidé pour un renforcement de la gouvernance sectorielle, une sécurisation des financements, la promotion d’infrastructures résilientes et l’intégration de la gestion des risques climatiques. La BAD, a-t-il affirmé, reste un partenaire engagé à travers des programmes intégrant systématiquement une composante assainissement.
En procédant à l’ouverture officielle des travaux, le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur, Dr Tom Erdimi, a rappelé que le Tchad subit de plein fouet les effets du changement climatique, avec des inondations récurrentes qui aggravent les risques sanitaires et environnementaux. Il a aussi évoqué la mise en place d’un Comité national de gestion des catastrophes, chargé de coordonner les réponses d’urgence et d’intégrer l’assainissement dans les plans de relogement et de reconstruction post-catastrophe.
Ce forum représente, selon lui, une opportunité unique de renforcer les partenariats entre le gouvernement, les collectivités locales, la société civile, les ONG, les bailleurs de fonds et le secteur privé.
Ali Moussa Alkorbawi