L’Autorité Indépendante de Lutte Contre la Corruption (AILC) a présenté à la presse, ce samedi 12 avril 2025, 6 véhicules transportant des produits prohibés, parmi lesquels des boissons frelatées et 13 fûts de carburant saisis par la gendarmerie nationale.
Ils ont interceptés chez un particulier grâce à une enquête diligentée par l’AILC, alors qu’ils tentaient d’acheminer frauduleusement ces marchandises depuis N’Djaména vers Dourbali, dans la province du Chari-Baguirmi.
Le contrôleur général de l’AILC M. Ousmane Abdramane Djougourou a affirmé avoir été alerté par une citoyenne sur des activités suspectes dans une résidence au quartier Gassi, car, des individus y chargeaient des produits prohibés destinés à quitter la capitale. Selon lui, ces personnes chargent, chaque semaine, 10 pick-up Toyota pleins de marchandises illicites et quittent N’Djaména en plein jour.
Face à cette situation, M. Ousmane Abdramane Djougourou dit avoir envoyé des enquêteurs pour vérifier la véracité de l’information. Lorsqu’ils se sont rendus sur place, ils ont constaté ces activités et ont suivi les véhicules qui quittaient la capitale. « Lorsqu’ils ont compris qu’ils étaient suivis, ou bien avertis par leurs complices, ils ont rebroussé chemin et se sont dispersés dans N’Djaména. C’est à ce moment qu’ils ont été encerclés et arrêtés », a-t-il révélé.
M. Ousmane Abdramane Djougourou a félicité les services de la gendarmerie pour leur excellent travail et interpellé les institutions responsables, notamment la douane tchadienne, à assumer leurs responsabilités en interdisant l’entrée des produits illicites sur le territoire national. « Cette pratique doit être bannie de nos territoires », a-t-il insisté.
Le ministre de la Santé Publique, Dr Abdelmadjid Abderrahim, a expliqué qu’un sachet d’alcool frelaté équivaut à neuf bouteilles d’éthanol, avec une concentration de 45°, ce qui en fait un produit hautement toxique pour la consommation. Il a qualifié cette pratique d’acte criminel, d’autant plus que ces produits sont vendus à bas prix, à seulement 100 FCFA, avec de lourdes conséquences sur la santé publique.
Pour sa part, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djaména, M. Oumar Mahamat Kedelaye, a rappelé que la fabrication, la vente et la consommation de ces produits sont strictement interdites par la législation en vigueur. « Il s’agit d’une question de santé publique, et la justice ne badinera pas. Nous avons les textes pour agir, et il revient à la justice d’appliquer la loi, rien que la loi », a-t-il averti.
