L’Ambassade de France, la Délégation de l’Union Européenne et le Programme Alimentaire Mondial des Nations ont inauguré ce mercredi 25 novembre 2020 une unité de production de farine enrichies réaménagée au sein de l’Hôpital Notre Dame des Apôtres de N’Djaména. À travers un projet d’appui aux femmes productrices d’aliments locaux enrichis, 12 organisations féminines accroissent leurs productions de farines pour les enfants de 6 à 23 mois dans six provinces du Tchad. Les farines infantiles produites localement deviennent ainsi une contribution essentielle à la lutte contre la malnutrition dans le pays.
L’unité de production au sein de l’Hôpital Notre Dame des Apôtres de N’Djaména vient appuyer les efforts pour réduire le taux de malnutrition dans la capitale, où la malnutrition aiguë globale est estimée à 12,7% (enquête SMART 2019). Le centre accueille aussi des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère et offre une prise en charge thérapeutique gratuite.
La malnutrition chronique est l’un des principaux problèmes de santé publique au Tchad, avec des effets irréversibles sur les enfants en termes de croissance physique, de développement cognitif et de productivité à l’âge adulte. Selon le rapport de l’étude sur le coût de la faim (2016), 56% de la population adulte du Tchad a souffert d’un retard de croissance pendant son enfance. La perte économique annuelle liée à la malnutrition est estimée à 9,5% du Produit Intérieur Brut
« La France a financé le PAM à hauteur de deux millions d’euros à travers l’Aide Alimentaire programmée en 2020 dont 1 million d’Euros pour le projet AFORT. Plus d’un tiers des ménages tchadiens sont en situation d’insécurité alimentaire, les enfants sont les plus touchés. Ils souffrent de dysenterie, de malnutrition de diverses formes et du paludisme. Beaucoup en meurent chaque année ou en gardent des séquelles physiques ou mentales irréversibles, a expliqué Son Excellence M. Bertrand Cochery, Ambassadeur de France au Tchad. « L’Ambassade comme le PAM soutient un ensemble de groupements de femmes qui sont maintenant en capacité de produire de la farine enrichie avec des produits plus abordables que les farines importées », a-t-il ajouté.
« L’Union européenne considère la promotion de l’entrepreneuriat de femmes comme l’un des principaux moteurs de l’inclusion sociale et financière. Les femmes sont les véritables investisseurs d’impact social, donnant la priorité à la santé et à l’éducation de la famille » a déclaré M. Niccoló Maracchi, au nom de chargé d’affaires, a.i. de l’Union européenne au Tchad. « Le taux de malnutrition au Tchad est élevé, avec des effets néfastes sur les enfants, les familles et l’économie. Des associations de femmes entrepreneuses ont pris en charge leur propre développement ainsi que celui de leurs enfants en produisant localement une farine enrichie de qualité pour lutter contre la malnutrition. L’UE est fière d’accompagner ces femmes et de les soutenir avec une formation, des équipements et des intrants. »
La production artisanale de farine enrichies est financée par l’Union Européenne et la France et elle est mise en œuvre dans six provinces : le Logone occidental, le Logone oriental, le Moyen Chari, N’Djamena, le Ouaddai et la Tandjile. L’objectif est de contribuer au renforcement de la résilience des ménages les plus vulnérables en améliorant l’accès, la disponibilité, la stabilité et l’utilisation des aliments de complément à haute valeur nutritive pour les enfants de 6 à 23 mois.