Après plusieurs semaines de grève des enseignants membres du SET de la province de N’Djaména. Après la levée de grève, les élèves ont repris le chemin des classes. Mais l’on constate que dans les marchés de N’Djaména, des d’enfants en âge scolaire continuent d’exercer leurs activités en vendant leurs marchandises au lieu de reprendre les cours.
Entre désillusion scolaire, difficultés économique et abandon de cours, ces jeunes commerçants temporaires risquent de compromettre leur avenir.
Sous le soleil brulant, ce mardi, 11 novembre 2025, au marché de Dembé, la reprise des cours semble ne concerner que peu d’élèves. Transportant de l’eau en sachet, d’autres devant les étals des pommades et gâteaux etc. des enfants âgés, à peine entre 11 à 15 ans interpellent les passants, paniers en main afin de leur proposer leurs produits de vente.
Interrogés, la majorité d’entre eux disent avoir tourné la page, du moins cette année pour poursuivre leurs études. « Les cours ont repris trop tard, à quoi bon retourner pour deux semaines », lance un élève dénommé M. Issa, vendeur d’eau fraiche en sachet.
Pour d’autres enfants, reprendre le chemin d’école cette année est un gaspillage et perte de temps. « Même si je retourne, les enseignants vont encore repartir en grève. Tel que c’est parti, je doute que cette année, les cours seront perturbés si l’Etat ne répond pas aux revendications des enseignants », méfiant, Tinalta Espoir, vendeur ambulant de pommades.
Pour d’autres, l’abandon d’école est lié aux difficultés économiques qui sont confrontés leurs parents.
Selon les spécialistes de l’éducation, l’abandon temporaire de des cours pour quelque mois, compromet fortement la motivation et les chances de réussite pour l’avenir de nos progénitures. « Ces enfants risquent de rejoindre définitivement le cercle du travail précoce, de la pauvreté et de l’analphabétisme. Il est de la responsabilité des parents d’inscrire leurs enfants et les orientent vers le chemin de l’école, car un enfant non inscrit constitue un danger pour la société en particulier et pour le Tchad en général », a conseillé sous anonymat, un spécialiste de l’éducation.
Sangnoudji Francine

