Depuis près d’un mois, la capitale tchadienne N’Djaména fait face à une pénurie persistante de gaz butane. Ce problème, qui affectait d’abord les foyers sur le plan domestique, prend désormais une tournure inquiétante avec la recrudescence de vols de bouteilles, notamment celles laissées entre les mains d’enfants envoyés pour les échanger.

Les points de recharge de bouteilles de gaz sont pris d’assaut par des usagers désespérés. Cette affluence attire également des individus mal intentionnés, qui en profitent pour subtiliser des bouteilles vides.

La rareté du gaz a en effet rendu ces bouteilles très convoitées, plongeant les ménages dans une course quotidienne pour se procurer du butane.

À Farcha, une mère raconte que sa fille de 12 ans a été approchée par un homme déguisé en conducteur de moto-taxi (clandoman) qui a disparu avec leurs deux bouteilles. « Il s’est évaporé avec les bouteilles et l’argent destiné à leur recharge », déplore-t-elle.

Ces cas se multiplient à travers la ville. Alkassim Moussa, rencontré devant un point de recharge au quartier Klemat, sur l’avenue Maldom Bada Abbas, dénonce une nouvelle forme de délinquance opportuniste : « La pénurie alimente des comportements dangereux. Pour certaines familles, ce n’est plus seulement un retour au charbon ou au bois, c’est aussi l’insécurité pour leurs enfants. »

M. Amine Idriss boutiquier de son état précise que ces bouteilles volées se revendent au marché noir entre 4 000 et 7 000 francs CFA. Il appelle le gouvernement à agir rapidement pour sécuriser l’approvisionnement et protéger les populations : « Il faut des mesures urgentes face à cette crise. »

Selon une source proche de l’ARSAT, cette pénurie résulte d’un problème d’approvisionnement depuis le Cameroun. « La raffinerie de Djarmaya fournit seulement sept citernes de gaz par jour, ce qui est largement insuffisant pour répondre à la demande des usagers de N’Djaména. »

Sagnoudji Francine

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