À chaque saison des pluies, les bassins de rétention d’eau situés aux quartiers Goudji et Habéna, respectivement dans les communes du 2ᵉ et du 7ᵉ arrondissement de N’Djaména, sont transformés par des jeunes débrouillards en stations de lavage d’engins.
Chaque matin, des dizaines de jeunes prennent d’assaut ces lieux dans l’espoir de trouver des clients pour laver des motos ou des véhicules, contre rémunération. Toutefois, cette activité comporte aussi de risque, car les eaux stagnantes peuvent provoquer des maladies de peau.
Ce mercredi 10 septembre 2025, il est 10 heures 30 minutes, sous un soleil accablant, des jeunes s’activent autour du bassin de rétention d’eau du quartier Goudji. Munis de seaux, mouchoirs et savons, ces adolescents âgés de 15 à 23 ans viennent pour la plupart des quartiers périphériques pour se consacrer à cette activité saisonnière.
La majorité d’entre eux sont étudiants ou élèves. Bien que précaire, ce travail leur permet de subvenir à leurs besoins de payer le loyer, financer leur scolarité ou soutenir leur famille.
« Une moto se lave entre 200 francs CFA à 500 francs CFA. Un véhicule entre 1000 francs CFA à 2000 francs CFA. Nos clients sont des clandomans et des chauffeurs de taxi. Il nous arrive de laver gratuitement pour fidéliser les clients », explique Ali Barka, les pieds dans l’eau au bassin de rétention d’eau à Goudji.
Certains réalisent une recette journalière allant de 3000 à 5000 francs CFA. « Sans ce travail, je ne pourrais pas acheter mes fournitures scolaires », confie un élève en classe de seconde rencontré au bassin de Habéna.
Cependant, ces jeunes dénoncent les agents de la police municipale du 7ᵉ arrondissement, qui, selon eux, confisquent leurs groupes électrogènes et autres outils de travail, contre des sommes d’argent.
« L’un de nos amis est tombé malade, avec des boutons sur tout le corps. Depuis, il est cloué au lit. C’est la conséquence de notre métier », déplore Aldo, rencontré au canal de l’ancien hôtel Santana, sis au quartier Habena.