Dans le paysage syndical tchadien, le nom de Younous Mahadjir résonne avec force et respect. Radiologue de formation, militant infatigable, il s’est engagé depuis plusieurs décennies pour les droits des travailleurs et la dignité humaine.
Né à Baro, village situé à 60 kilomètres de Mongo, dans la province de Guéra, ce syndicaliste est aujourd’hui vice-président de l’Union des Syndicats du Tchad (UST) et président du Conseil d’Administration (PCA) de la Caisse Nationale des Retraités Civils du Tchad (CNRCT).
Son parcours syndical débute dans la douleur, en 1968, face aux exactions du gouvernement dans sa région. Il prend les armes pour défendre les siens.
En 1978, son engagement auprès de groupes rebelles lui vaut quatre mois de prison, une épreuve qui renforce sa détermination.
Diplômé en radiologie après une bourse d’études de cinq ans, obtenue en 1981, il fonde, en 1985, le Syndicat des Agents de la Santé et des Affaires Sociales (SYNTAS), pierre angulaire de l’UST.
Il participe à de nombreux mouvements de grève, dont celui de 1996 qui paralyse les hôpitaux pendant quatre mois.
«Nous avons lutté pour le statut particulier des médecins, et nous l’avons obtenu», se rappelle-t-il avec fierté. Malgré les arrestations, intimidations et menaces, ce médecin spécialiste ne fléchit pas. Son engagement reste intact.
«J’ai choisi cette voie pour défendre l’intérêt des travailleurs», dit-il.
Le pacte social signé en 2021 marque une nouvelle étape de dialogue entre syndicat et gouvernement, mais pour lui, la vigilance reste de mise. Le syndicat, relève-t-il, est le rempart de la justice sociale et des droits humains.
Aujourd’hui retraité du Centre Hospitalier Universitaire de la Référence Nationale (CHU-RN) depuis 2017, Younous Mahadjir continue d’inspirer les jeunes générations de militants.
Son nom restera gravé dans l’histoire comme celui d’un homme qui, malgré les tempêtes, n’a jamais trahi sa cause.
Le Progrès