Des participants venus des provinces de Hadjer-Lamis, Kanem, Barh El-Gazel et Lac vont analyser à l’issue d’un atelier zonal de deux jours à Massakory pour la relecture du projet de code pastoral.
Cette présente assise a été lancée ce mardi, 10 juin 2025, vise à actualiser le code pastoral non promulgué à travers des concertations multi-acteurs en vue de disposer d’un cadre législatif et règlementaire consensuel pour mieux gérer les ressources naturelles et prévenir les conflits d’usage.
Le représentant des organisations faîtières des éleveurs M. Ahmat Adoum Aboulfathi a souligné que cet atelier est une occasion ultime permettant de résoudre définitivement cette épineuse question liée aux conflits agriculteurs/éleveurs.
Quant au délégué général du gouvernement auprès de la province de Hadjer Lamis, le général Ahmat Kardayo Hissein a rappelé que sa circonscription administrative est composée d’une population cosmopolite à vocation agro-pastorale, ou l’élevage représente non seulement une source essentielle de subsistance, mais aussi un levier stratégique pour le développement économique de la Province.
En ouvrant l’atelier, le ministre de l’élevage et de la production animale Pr Abderrahim Awad Atteïb a déclaré que le secteur de l’élevage occupe une place importante dans l’économie nationale. Selon lui, il représente 18% du PIB national, contribue à la subsistance d’environ 40% de la population rurale et repose sur un important cheptel évalué à près de 150 millions de têtes, toutes espèces confondues, dont 80 % constitue le mode d’élevage mobile.
« Doter le pays d’un Code pastoral est une nécessité absolue car il a un double objectif, premièrement contribuer à la recherche de la paix sociale et, deuxièmement sécuriser et améliorer les systèmes de productions qui, concourent tous à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire », a-t-il précisé. Tout en soulignant que ce travail de relecture c’est une étape cruciale, car il s’agit de bâtir un cadre législatif solide, juste et adapté aux réalités actuelles du pastoralisme.
Professeur Abderrahim Awad Atteïb n’a pas manqué de rappeler que les profondes mutations de ces dernières décennies, notamment l’évolution agro-climatique, démographique et politique ont bouleversé les systèmes agro-pastoraux. « La mobilité des éleveurs essentielle à la valorisation des ressources a été perturbée entrainant des tensions entre acteurs ruraux. La gestion des ressources naturelles fait souvent l’objet de gaspillage et de dégradation. Elle engendre également des conflits entre usagers parfois très meurtriers », a-t-il conclu.