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Politique : Il y a trois ans, les Tchadiens disaient « France dégage »

Le 14 mai 2022, pour la première, la population tchadienne s’est levée comme un seul homme pour dire non à la présence militaire au et à l’ingérence de la France en faveur du Conseil militaire de transition.

C’est à la suite de l’appel de la Coalition des actions citoyennes Wakit Tamma. Une manifestation soldée par des blessés, des arrestations et des condamnations.

Sous la transition, alors que les autorités tchadiennes s’apprêtaient à organiser le dialogue national inclusif sollicité par toutes les forces vives de la nation, la Coalition des actions citoyenne Wakit Tamma, une organisation qui réunit des acteurs politiques et ceux de la société civile, a pu mobiliser de millier de manifestants à N’Djamena pour dénoncer la présence militaire française et l’ingérence de Paris dans les affaires internes, notamment en faveur des autorités de transition de l’époque.

Laquelle manifestation a été autorisée par le Ministère de l’intérieur. Munis de pancartes hostiles à la France et scandant des slogans comme « Non à la France » ou « France dégage », appelant à la souveraineté nationale, les manifestants ont sillonné plusieurs quartiers de la capitale. Mais la marche a rapidement tourné à l’émeute.

Des jeunes, en majorité des lycéens, ont attaqué les symboles de la France dont les stations-services Total. Des biens ont été saccagés, des tricolores français brûlés.

La police est intervenue en dispersant les manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes. Plusieurs arrestations ont été opérées dans la foulée. Parmi les personnes interpellées, six figures majeures de Wakit Tamma, dont le porte-parole Max Loalngar. Ces leaders ont été condamnés quelques jours plus tard à 12 mois de prison avec sursis, assortis d’une amende 10 millions de francs CFA en dommages et intérêt.

« Attroupements ayant conduit aux troubles à l’ordre public et aux actes de vandalisme » sont des faits qui leurs sont reprochés. Leur condamnation a suscité de vives réactions dans les rangs de la société civile et parmi les défenseurs des droits humains qui dénoncent une tentative d’intimidation politique.

Après tout, Wakit Tamma avait réaffirmé que ce mouvement de contestation doit se poursuivre jusqu’à ce qu’une véritable transition démocratique soit engagée et que les militaires français soient délogés du sol tchadien.

Le départ des troupes françaises semble répondre à cette aspiration. Toutefois, depuis la condamnation de ses leaders, Wakit Tamma ne fonctionnement plus avec la dynamique et l’énergie de départ.

Sagnoudji Francine

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