Réunies à Bamako, les forces vives maliennes ont recommandé la dissolution des partis politiques et la désignation du chef de la junte, le général Assimi Goïta, comme Président de la République pour un mandat renouvelable de cinq ans.
La phase nationale des consultations des forces vives, tenue le 28 avril 2025 au Centre international de conférence de Bamako (CICB), a débouché sur une série de propositions visant une refonte radicale de la scène politique malienne. Les participants ont appelé à la dissolution de tous les partis politiques existants et à l’installation du général Assimi Goïta, actuel président de la Transition, comme Président de la République avec un mandat de cinq ans renouvelable.
Présidée par le Premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, la session a rassemblé dans une salle des représentants de la société civile, des autorités traditionnelles et des Maliens de la diaspora. Les recommandations issues de ces échanges marquent une rupture nette avec le système partisan en vigueur.
Il est notamment proposé d’instaurer des critères stricts pour la création de nouveaux partis, avec une caution de 100 millions de francs CFA, des conditions d’âge fixées entre 25 et 75 ans pour les dirigeants, et une exigence de représentativité territoriale. Le financement public des partis serait supprimé, et le statut de chef de file de l’opposition abrogé, tout comme le nomadisme politique, passible de sanctions.
Sur le plan institutionnel, les participants appellent à une révision de la charte de la Transition pour permettre au général Goïta d’être officiellement nommé Président de la République dès 2025, « à l’instar de ses pairs de l’AES », avec le maintien des organes actuels « jusqu’à la pacification du pays ». Au Burkina Faso et au Niger, les dirigeants issus de coups d’État ont chacun été maintenus au pouvoir pour une transition de cinq ans à l’issue de consultations nationales.
Toutes les échéances électorales seraient ainsi suspendues. Le scrutin présidentiel, désormais à tour unique, serait assorti d’une caution de 250 millions de francs CFA pour les candidats.
Le Premier ministre Maïga a salué l’esprit des travaux, affirmant que ces propositions permettront « d’avancer et de tourner les pages obscures » de l’histoire récente du pays. Ces orientations s’inscrivent dans le prolongement des réformes issues des Assises Nationales de la Refondation (ANR) et de la nouvelle Constitution adoptée en juillet 2023, dans un contexte post-coup d’État marqué par une volonté affichée des autorités de transition de redéfinir le socle institutionnel du Mali.
APANEWS