À l’audience correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de N’Djaména, du lundi 19 février 2024, le sieur Yaya, qui poursuit Oumar, la trentaine, pour harcèlement sexuel sur la personne de sa femme, lui réclame 4 millions Fcfa, pour le préjudice subi.
Il ressort des faits de l’instruction qu’un jour, alors que la femme de Yaya se rendait au marché, elle rencontre le jeune Oumar en chemin.
Après quelques échanges, les deux échangent leurs contacts téléphoniques. Oumar aurait eu, par la suite, des coups-de-fils avec la dame. En complicité avec sa femme, Yaya piège le prévenu Oumar qui accepte de se rendre à une invitation à leur domicile. Arrivé sur place, il est maîtrisé et confié à une brigade de gendarmerie. Oumar sera confié à la Justice.
À l’audience, Oumar ne reconnaît pas les faits de harcèlement sexuel. Mais il reconnaît avoir échangé, deux fois, au téléphone avec la femme de Yaya. « La femme ne m’a pas dit qu’elle est mariée. Sinon, il ne s’est rien passé encore entre elle et moi », se défend Oumar. Une déclaration qui ne convainc pas le mari. « Depuis leur échange de contacts, Oumar n’a pas cessé de harceler ma femme, matin et soir », dit-il. Il demande, donc, à la justice, de condamner Oumar à lui verser une somme de 4 millions Fcfa, pour le préjudice subi.
Cette réclamation fait rire la salle. « Mieux, c’est moi qui l’ai amené jusqu’ici, à la Justice. Sinon, dans ma coutume, si quelqu’un drague ta femme, il mérite la mort immédiatement », déclare le sieur Yaya.
Les juges renvoient le dossier au 2 mars prochain, pour écouter, aussi, la version de l’épouse de Yaya. Même si, l’évaluation du préjudice parait surréaliste, le Code pénal tchadien du 8 mai 2017 punit le harcèlement sexuel de six mois à deux ans de prison et d’une amande de 100 000 Fcfa à 1 000 000 Fcfa.
Le Progrès
