Les magistrats du Tchad décident d’entrer en grève illimitée. La décision a été prise ce lundi 28 juin 2021 à l’issue de leur assemblée générale tenue au palais de justice de N’Djaména en présence de plusieurs juges venus de l’ensemble du pays. Suite à l’insécurité dans les juridictions et aux magistrats.
C’est pour protester aussi contre l’assassinat du procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance d’Oum-Hadjer Ahmat Mahamat Hamba.
C’est pourquoi les magistrats demandent le renforcement de la sécurité au sein de la juridiction par le déploiement des forces de l’ordre et l’affectation des agents de sécurité aux magistrats, juges de paix, présidents des tribunaux et aux greffiers.
Ils exigent aussi une poursuite judiciaire à l’encontre de la ministre des affaires foncières pour avoir confisqué une procédure au sein de la direction de cadastre, alors que le tribunal a effectué une descente sur la base d’une décision, d’où la ministre est venue arracher le dossier au main du tribunal, ainsi que, la poursuite des éléments de la police pour outrage au magistrat.
« Nous avons décidé cette fois-ci d’entrer en grève illimitée en attendant que la plus haute autorité nous trouve une solution définitive à cette question d’insécurité dans les juridictions. Puis que pour rendre justice, il faut avoir une tranquillité d’esprit et tant que les juges ne sont pas en sécurité, ils ne pourront pas rendra justice », a estimé, le président du Syndicat de Magistrats du Tchad (SMT), M. Moussa Wadé Djibrine.
Pour Taoka Bruno président du Syndicat Autonome des Magistrat du Tchad, cette grève est le résultat de frustration des magistrats soldés par la mort du procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance d’Oum-Hadjer. Tout en qualifiant l’acte de la ministre de la résistance à l’action de justice en obstruant une procédure, elle doit être poursuivis pour cette action. « Elle n’est pas au-dessus de la loi et il s’agit de l’exécution de code de la procédure pénale. C’est la loi de la république et c’est une ministre de la République, elle doit répondre de la convocation qui lui sera parvenir très prochainement », a martelé Taoka Bruno.
Après plus de 3 heures d’échanges dans une salle pleine à craquer d’où certains magistrats sont restés débout pour suivre le débat, certains d’entre eux expriment leur colère lors de la prise de parole face aux maux qui minent le bon fonctionnement de la justice.
Entre temps, pour non indisponibilité de juges, les personnes arrêtées par les forces de l’ordre et de sécurité pour être auditionner ont été reconduites par ce dernier dans leur commissariat et brigade urbain respectif.
C’est qui a occasionné aussi, la suspension de la délivrance du casier judiciaire aux demandeurs venus en nombre devant le palais de Justice de N’Djaména.