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Tchad : Des hauts et des bas de 60 ans d’indépendance

Le Tchad comme les autres colonies françaises d’Afrique noire, a accédé à l’indépendance en 1960. Soixante années se sont écoulées depuis l’accession à la souveraineté internationale. NDJAMENA ACTU vous retrace quelques faits marquant ce parcours.

L’ancienne colonie française, le Tchad a accédé à l’indépendance dans le cadre dun processus tracé par la Métropole pour les territoires de l’AEF (Afrique équatoriale française) et l’AOF (Afrique occidentale française). De la participation à la seconde guerre mondiale, à la conférence de Brazzaville, puis de la création de l’Union française, de l’adoption de la Loi cadre Gaston Defferre et de la Communauté française, le Tchad a été inclus dans toutes ces étapes. C’est une décolonisation pacifique qua connue le pays. Ainsi, le 11 août 1960, Ngarta Tombalbaye, alors premier ministre, proclama l’indépendance en présence de l’émissaire du président français Charles de Gaulle.

Ngarta Tombalbaye, de son poste de premier ministre devient ainsi le premier président du Tchad indépendant. La jeune nation tchadienne qui a connu de nombreux partis politiques se verra supprimer le multipartisme à partir de janvier 1962. C’est le début d’une instabilité politique. En 1963, la capitale Fort Lamy connaitra sa première émeute. Plusieurs chefs de partis politiques et d’autres furent arrêtés.

En 1965, éclate une jacquerie paysanne à Mangalmé. C’est la première émeute populaire dont plusieurs centaines de paysans Moubi attaquent une délégation ministérielle, tuant des personnalités politiques. Une année plus tard, est né le premier mouvement rebelle, le Front de libération nationale du Tchad (FROLINAT), le 22 juin 1966.
Le Frolinat sera à l’origine de nombreux mouvements rebelles de l’Est et du Nord du Tchad, comme les FAN, les FAT, le CDR, les FAO, entre autres, dirigés tous des originaires du nord, du centre ou de l’Est du Tchad contre les régimes successifs de N’Djaména.
Face à ces groupes armés hostiles à son régime, le président Ngarta fait appel à la France. Ainsi, en avril 1969 a lieu la première intervention militaire française au Tchad. En réponse à l’appel du président Ngarta Tombalbaye, conformément aux accords de défense qui lient la France et le Tchad, le général de Gaulle accepte denvoyer ce quon appelle la Mission de Réforme Administrative (MRA).
En 1973, le président Ngarta dissout le PPT/RDA et crée le Mouvement National pour la Révolution Culturelle et Sociale. C’est le début d’une nouvelle vision, une nouvelle politique basée sur l’authenticité culturelle. Avant de lancer ce mouvement culturel et social, le président Ngarta fait arrêter le général Félix Malloum, le 24 juin 1973, quil accuse de complot contre les institutions de l’Etat. Dans cette lancée que, certaines villes dont Fort Archambault et la capitale Fort Lamy, deviennent, respectivement, Sarh et N’Djaména.
Entre temps, les rebelles continuent d’occuper du terrain au Nord et à l’Est. Un groupe rebelle prend en otage des ressortissants européens dont la célèbre Mme Claustre.

Malgré la présence des mouvements rebelles, le coup de grâce du régime Ngarta sera donné par des militaires au sein même de son armée. C’est le coup d’état du 13 avril 1975. Ngarta ne sen sort pas. Il est tué par les militaires qui mettent en place le Conseil Supérieur Militaire (CSM). Le général Félix Malloum sera libéré et porté à la tête du CSM dont président de la République. Le changement dans la continuité. Les partis politiques sont toujours interdits et les groupes rebelles font toujours rage. Vers fin 1970, le président Malloum signe un accord de partage de pouvoir avec l’un des chefs rebelles, en l’occurrence Hissein Habré, qui rentre à N’Djaména et devient premier ministre.

Mais la cohabitation entre les deux têtes de l’exécutif ne durera pas. En 1979 éclate des émeutes dans la capitale. Les événements de février 1979 et la bataille de N’Djaména, de mars 1980 qui durera neuf mois. Félix Malloum quitte le pouvoir et reste en exil au Nigéria après plusieurs conférences dites de Kano.
Des gouvernements d’union nationale (GUNT) ont été, successivement, dirigés par Lol Mahamat Choua et Goukouni Weddeye avant d’être renversé le 7 juin 1982 par Hissein Habré qui maintient le parti unique, et une dictature implacable.

En 1989, sortiront du régime de Habré, un groupe d’officiers et autres personnalités, en rébellion sous lauspice de l’Action du 1er avril. Ce groupe rejoindra d’autres tchadiens déjà dans la lutte pour former à Bamina, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) qui renversera le régime Habré le 1er décembre 1990. Cette fois-ci, le nouvel homme fort de N’Djaména, contrairement à ses prédécesseurs, annonça la démocratie avec le fameux discours de « ni or, ni argent mais la liberté.
La libération de la parole a permis la naissance de partis politiques, aujourd’hui, plus de 200 qui occupent la scène politique, des associations de la société civile, de défense des droits de l’homme, des jeunes et autres secteurs de développement. Même si le Tchad a toujours un mauvais classement dans les indices de développement, il faut noter une réelle avancée par rapport aux années précédentes. Grâce à l’exploitation du pétrole dans les années 2000, puis d’autres champs, beaucoup des secteurs, comme l’Education et la Santé ont bénéficié d’investissements.
Soixante années d’indépendance, c’est beaucoup, mais encore peu pour arriver à l’émergence, lorsqu’on sait que les Tchadiens ont passé leur temps à faire la guerre. Le régime MPS qui a plutôt instauré la démocratie a fait face à de multiples rebellions. Il faut encore beaucoup d’efforts, de la bonne gouvernance, une vraie vision, pour sortir le pays du sous-développement

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