Des nombreux jeunes rencontrent d’énormes difficultés à N’Djaména pour obtenir le certificat de nationalité, document indispensable pour postuler aux concours administratifs, notamment celui de la police nationale.
Alors que le coût officiel de cette pièce est fixé à 1 500 francs CFA, son obtention devient un véritable parcours du combattant.
Les demandeurs doivent aujourd’hui débourser entre 3 500 et 5 000 francs CFA, bien au-delà du tarif réglementaire.
Depuis l’annonce du concours de recrutement dans la police, la cour du gouvernorat de N’Djaména est quotidiennement prise d’assaut.
Sous un soleil de plomb, ce mardi 30 septembre 2025, des centaines de jeunes, dossiers en main, patientaient dans une longue file, certains assis sous les arbres, d’autres épuisés par des heures d’attente.
« Nous sommes là depuis 5 heures du matin », lance un jeune venu d’un quartier périphérique.
« Si vous payez 5 000 francs, vous avez la pièce le jour même. Mais ceux qui n’ont que 2 000 ou 2 500 francs doivent attendre une ou deux semaines », explique Djellassem Magloire, bachelier, candidat au concours de la police.
Faute de moyens ou de temps, certains passent par des démarcheurs pour accélérer la procédure.
« J’ai fait quatre allers-retours, et on me dit toujours d’attendre. Maintenant, je n’ai même plus de quoi payer le transport », confie Fatimé Bourma Issa, visiblement épuisée.
Les usagers dénoncent une organisation chaotique, la corruption, le favoritisme et réclament une intervention de la Déléguée Générale du Gouvernement auprès de la commune de N’Djaména.
« Le gouvernorat est géré comme une propriété privée », fulmine un jeune frustré.
« Si on ne peut même pas obtenir un certificat de nationalité, comment espérer passer le concours ? », s’interroge Allaragué Mathias, un autre candidat.
Sangnodji Francine