À chaque saison des pluies, la même scène se répète dans plusieurs quartiers, notamment ceux situés en périphérie de N’Djaména.
Les motocyclistes, pressés et bloqués par des routes boueuses et impraticables, envahissent les devantures des maisons pour contourner les flaques d’eau. Une situation qui inquiète les familles et met en danger les enfants.
Au quartier Boutalbagar, dans le 7ᵉ arrondissement de la capitale, certains propriétaires de concessions ont placé des pierres et des bâtons devant leurs portails pour bloquer le passage, afin de protéger leurs enfants.
Selon eux, le raccourci emprunté par les motocyclistes menace la sécurité de leurs progénitures.
Avec les premières grosses pluies, les rues se transforment en bourbiers.
Pour éviter les flaques profondes et les nids-de-poule, les conducteurs de motos empruntent les devantures, ce qui crée des tensions avec les habitants.
« Nous avons planté des fleurs ici, mais aujourd’hui il ne reste rien. Et quand il pleut fort, l’eau stagne, car les motos ont creusé des rigoles », déplore M. Mbaingangnon Apollinaire, habitant du quartier Djougoulier dans le 1er arrondissement.
À la tombée des pluies, certains habitants n’hésitent pas à dresser des barrières improvisées avec des branches mortes ou des pneus usés pour protéger leurs maisons.
Fatouma Zara, mère de trois enfants résidant à Diguel Zafaye, dans le 8ᵉ arrondissement, raconte : « Avant-hier, un motard a failli renverser mon garçon de 7 ans qui jouait devant la maison. C’est devenu un vrai danger, malgré que mon mari ait bloqué la devanture avec des pneus. »
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour demander des solutions durables. Les habitants appellent la mairie à réhabiliter les voies dégradées et à sensibiliser les motocyclistes. Pour les familles, il y a urgence, car, la sécurité des enfants est en jeu.
Sagnoudji Francine
