Les chauffeurs routiers exerçant sur le corridor Tchad-Cameroun, affiliés au Syndicat Unifié des Chauffeurs et Conducteurs du Tchad (SUCCT), ont décidé de suspendre leurs activités pour une durée illimitée.
Ils protestent contre les agressions et menaces répétées subies par les chauffeurs, la multiplication des ponts bascules, la tracasserie policière, ainsi que la suspension de l’arrêté du maire de la ville de N’Djaména fixant les horaires d’entrée des gros porteurs.
Des centaines de véhicules sont actuellement immobilisés à Toukra, dans la commune du 9ème arrondissement de la capitale.
Dans la soirée du lundi 5 mai 2025, le bureau du SUCCT a été reçu par le directeur général de la Police nationale, en présence des responsables du ministère des Transports. À l’issue des discussions, un compromis a été trouvé et les doléances des chauffeurs ont été prises en compte.
Cependant, à la grande surprise des chauffeurs, leur président a été placé en garde à vue pendant quelques heures. Selon une source proche du dossier, dans les prochaines heures, le SUCCT pourrait suspendre son mot d’ordre de grève et reprendre ses activités.
Le vice-président du syndicat, M. Adoum Aguid Hassan Hissein, a rappelé que les chauffeurs sont régulièrement maltraités par les forces de défense et de sécurité. « D’autres sont parfois bastonnés, certains même blessés par balles. Récemment, à N’Guéli, un douanier a tiré volontairement sur un chauffeur qu’il accusait d’avoir soulevé de la poussière. Jusqu’à présent, aucune autorité n’est venue s’enquérir de son état de santé », a-t-il déploré.
Il s’interroge que « Comment un agent de la sécurité qui est censé protéger les citoyens peut-il tirer sur un simple chauffeur ? » Il appelle les autorités à apporter des réponses urgentes et invite les autres syndicats à se mobiliser pour dénoncer ces injustices.