Le président national de l’organisation Droits de l’Homme Sans Frontières (DHSF), M. Layibé Tourdjoumane, a tenu un point de presse ce samedi 24 mai 2025 au siège de l’organisation, situé dans le quartier Chagoua.
Il a exigé l’ouverture d’une enquête indépendante sur le massacre survenu à Mandakao, ainsi que sur les récentes évasions massives de prisonniers dans les maisons d’arrêt de Mongo, Am-Timan et Laï.
M. Tourdjoumane a fermement condamné le massacre de Mandakao, survenu dans la nuit du 14 au 15 mai 2025, et a réclamé justice et réparation pour les victimes de ce conflit foncier mal géré par les autorités locales, qui a dégénéré en une attaque meurtrière contre une communauté d’éleveurs. Il a appelé à une enquête indépendante, impartiale et crédible pour identifier et traduire en justice les auteurs, commanditaires et complices de ces atrocités.
Concernant les évasions de prisonniers, notamment celle de la prison de Mongo où plus de 130 détenus se sont évadés lors d’une attaque armée coordonnée impliquant des complices extérieurs et l’introduction illicite d’armes à feu, M. Tourdjoumane a dénoncé une faille inquiétante du système carcéral tchadien. Cette attaque a coûté la vie à quatre personnes et a blessé plusieurs autres, dont des responsables locaux.
Le DHSF condamne la légèreté avec laquelle la sécurité carcérale est traitée, au détriment de la sécurité publique et des droits des victimes. Il suggère une réforme en profondeur du système pénitentiaire, incluant la modernisation des infrastructures, le recrutement et la formation du personnel pénitentiaire, ainsi que la lutte contre la corruption dans les milieux carcéraux.
Enfin, M. Tourdjoumane recommande au gouvernement de réaliser un audit national indépendant sur l’ensemble des établissements pénitentiaires afin d’améliorer la gestion et la sécurité des prisons au Tchad.